Les robots (Isaac Asimov)
Isaac Asimov (1920-1992), écrivain américain d'origine russe, fut l'un des plus illustres représentants de la littérature de science-fiction. Mondialement célèbre pour son cycle Fondation, une série de cinq romans décrivant l'avenir de l'humanité désormais maîtresse des étoiles, Isaac Asimov fut l'auteur de centaines de nouvelles, de romans et d'ouvrages de vulgarisation scientifique. Ecrivain prolifique et touche à tout, Asimov est également célèbre pour être l'auteur des trois lois de la robotiques, sur lesquelles sont basées l'intégralité de ses nouvelles mettant en scène des robots. Publiées initialement dans des magazines de SF, appelés aux Etats-Unis pulps (en raison de leur papier bon marché), au cours de l'âge d'or de la science-fiction, ses nouvelles furent ensuite réunies dans plusieurs recueils publiés à travers le monde entier sous le nom de Cycle des robots (Les robots, 1967 ; Un défilé de robots, 1967 ; Nous les robots, 1982 ; Le robot qui rêvait, 1988).
Avant d'entrer dans le détail de ce recueil, il convient de présenter ces fameuses lois de la robotique, qui furent la colonne vertébrale du travail d'Isaac Asimov et qui lui furent suggérées par son éditeur, John W. Campbell, alors directeur du magazine Astounding Stories. Cette idée de lois régissant le fonctionnement des robots et protégeant les humains de toute dérive technologique ou de toute forme de rébellions de machines désormais plus intelligentes que les hommes, fut si prégnante qu'elle influença nombre d'écrivains par la suite, au point que ces trois lois font désormais partie du patrimoine commun de la science-fiction. En 2004, le réalisateur Alex Proyas s'inspira des nouvelles et de l'univers d'Isaac Asimov pour son film I Robot, qui met en scène un personnage bien connu des lecteurs de l'auteur américain, le Dr Susan Calvin, que l'on découvre dans le recueil qui suit, au début duquel les trois lois de la robotique sont formulées de la façon suivante :
Première loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.
Deuxième loi : Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.
Troisième loi : Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi.
Probablement contestables sur le plan scientifique, bien qu'elles aient inspiré certains chercheurs en intelligence artificielle, ces trois lois constituent un artifice littéraire incroyablement efficace à partir desquelles Isaac Asimov a brodé la plupart de ses nouvelles, s'amusant à les contourner tout en donnant l'illusion de les avoir respectées, retombant à chaque fois sur ses pieds, avec plus ou moins de réussite cependant. L'autre force d'Asimov, c'est d'avoir tenté de donner une cohérence à son univers littéraire ; si à la fin de sa carrière cette volonté d'unification de différents textes écrits indépendamment a pu paraître forcée, notamment lorsqu'il s'est agi de rapprocher le cycle de Fondation et celui des Robots, il n'en demeure pas moins que l'idée d'utiliser des personnages récurrents (notamment le Dr Susan Calvin, Peter Bogert,, Alfred Lanning ou bien encore certains robots comme R. Daneel Olivaw) permit de constituer un univers cohérent, qui permit à l'auteur de dresser une histoire des robots et de la robotique sur plusieurs siècles, nous permettant de mesurer l'évolution et le perfectionnement de ces machines intelligentes. Si les nouvelles des robots peuvent donc se lire, dans une certaines mesure, indépendamment il est préférable de respecter l'ordre de publication, afin de mieux saisir cette progression logique des événements.
Emmanuel Lorenzi
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